(Jean-Jacques Goldman)
Des milliers de baisers, des milliers de milliers
Un à un de
mes lèvres, à tes lèvres déposés
Des millions de secondes, instantanés
de bonheur
Effacés, disparus en un battement de coeur
Des milliers de mots doux sur des pare-brises envolés
Numéros
composés sans jamais oser parler
Bouts d'aveux déchirés dans des
corbeilles à papier
Les défroisser, les recoller, lire et les garder
Des milliers de caresses au millimètre carré
Des milliers de cris de
souffles à nos bouches échappés
Pans de ciels effleurés, touchés,
sommeils emmêlés
Rayés comme si tout ça n'avait jamais été
Je voudrais tout ramasser dans des grands sacs poubelles
Les paroles
oubliées des plus banales aux plus belles
Qu'aucun ne se perde de ces
instants si précieux
Ces phrases ont été dites, ces moments ont eu lieu
Tout enregistrer, ajouter le son les odeurs
ADN, empreintes, mais que
jamais rien ne meure
Ces millions de films de nous, mais pas du
cinéma
Toutes les scènes perdues que l'on ne jouait pas
On ouvrirait tous les jours où nous serions moins forts
Tous ces
embryons d'amour, toutes ces aurores
Sincères, démasqués, fragiles et
vrais de candeur
Nous revoir ainsi nous rendrait peut-être meilleurs
Des milliers de baisers, des milliers de milliers
Un à un de nos
lèvres sur des peaux déposées
Des milliers de pensées de moments
d'éternité
De regards échangés dans des gares égarées
Des milliers
de baisers en un clin d'oeil oubliés